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Agriculture biologique Hausse des charges : des solutions pour y faire face

Agnès Kindt est maraichère et élève une centaine de poules pondeuses en agriculture biologique à Houplines (Nord).

Pour résister à la flambée des charges, Agnès Kindt, maraichère, mise sur le lien au client et l'amélioration de son système de production.

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Installée depuis 2012 sur la commune d’Houplines, dans le Nord, Agnès Kindt produit une cinquantaine de légumes et élève une centaine de poules pondeuses. Le tout en agriculture biologique. « Depuis mon installation, je commercialise tout en Amap (1) près de Lille, explique l'agricultrice. Les clients s’engagent pour une durée d’un an. C’est un système sécurisant avec une bonne fidélisation de mes clients et qui me permet de prévoir mes recettes sur l'année. »

Mais depuis la fin de la crise sanitaire, Agnès Kindt admet avoir quelques difficultés à recruter de nouveaux consommateurs. « Pour l’heure, nous avons réussi à trouver le nombre de clients nécessaires pour nous tirer un salaire suffisant mais la situation commence à être tendue."

Renouer avec le consommateur

« Jusqu’à présent, nous avions une liste d’attente de nouveaux clients, poursuit-elle. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’aller les chercher. » Avec un turn-over habituel de 10 %, l’Amap fonctionne désormais avec un taux de renouvellement d'environ 25 %, estime l'agricultrice. « On ne sait pas expliquer ce phénomène. Pendant le Covid, les gens sont restés fidèles. Peut-être qu'ils préfèrent maintenant s’orienter vers des circuits plus numériques. »

Alors après trois ans de stagnation, Agnès Kindt et ses collègues songent à augmenter le prix de leurs paniers vendus en Amap, cela représenterait problablement une vingtaine d'euros au total par an. Si d'habitude, les hausses de prix surviennent après de gros investissements, dans du matériel par exemple, cette fois ce sera pour faire face à la hausse des charges. « Depuis deux ans, je me serre la ceinture mais aujourd’hui, nous allons devoir augmenter le prix de nos paniers à cause de l’inflation. »

Economies d'intrants

Sur son élevage de poules pondeuses, Agnès Kindt a vu le coût de l'aliment s'envoler de 20 %. « En mélangeant à ma ration des céréales que j’achète chez un agriculteur voisin, j'ai réussi à réduire de 10 % la charge liée à l'alimentation." Malgré tout, cela se traduit par une hausse de 50 centimes sur la boîte de six œufs.

Avec un achat d’azote organique tous les trois ou quatre ans, la maraîchère admet ne pas subir la hausse du prix des engrais. « Et je pourrai m’en passer à mon échelle, si les prix flambent trop", indique-t-elle. Depuis plusieurs années, pour substituer à l’apport d’azote, l’agricultrice a introduit de la luzerne dans sa rotation.

Agnès Kindt songe également à arrêter la production de ses propres plants d’aubergines et de poivrons, trop gourmande en énergie, et se tourner vers un fournisseur. « J’essaye d’améliorer mon système, de réduire mes coûts et aussi mon temps de travail, confie-t-elle. Aujourd’hui, je suis confiante et je reste optimiste car mes consommateurs me suivent. Les Amap restent un bon système pour communiquer avec eux. »

(1) Association pour le maintien d'une agriculture paysanne.

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